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Retour sur la montagne et sur l'architecture dans l'aventure des sports d'hiver. Cette étude issue de la thèse de Marie Wozniak (pour mémoire) est formidable. La formule est loin d'être abusive, elle nous emmène sur les choix architecturaux choisis par l'Etat et les élus locaux pour dynamiser un espace blanc à conquérir. Après les constructions des stations intégrées, les années 80 connurent une désaffection des sports d'hiver. La baisse de la fréquentation touristique amène les pouvoirs locaux à réfléchir sur de nouveaux concepts pour attirer la clientèle.

L'idée majeure est qu'il faut relooker les stations, d'où l'adoption du style "néo-traditionnel" parce que les publicitaires imaginent que les touristes plébiscitent "heïdiland". Il s'avère n'être qu'un déguisement. Image d'authenticité: les villages savoyards à l'architecture traditionnelle sont le nouveau créneau. L'architecture moderne (Courchevel, La Plagne, Les Arcs, Méribel) serait "contre-marché".

Au final, la question soulevée par l'obsolescence du cadre bâti des stations est celle de la mode. Le job de l'architecte est-il porteur d'innovations ou doit-il répondre à une demande identifiée par des professionnels du marketing?

Il faut que dans les stations le cadre bâti "séduise", il est donc bien question de marketing!

Aux ménuires, à courchevel, à La Plagne, Marie Wozniak y dénonce une destruction de l'architecture avant-gardiste, moderne, pour passer à une architecture néo-traditionnelle banale,anarchique, uniquement guidée par l'argent.

L'idée est que que c'est davantage le mode de vie imposé par les stations qui s'est démodé que l'ethétique qu'elles ont adoptée.

Bilan, à la fin des années quatre-vingts, le modèle standard des stations intégrées ne fait plus rêver. Un nouveau visage apparaît, finies les 9h-17H sur les pistes,exit la mono activité.

Les stations sont devenues un produit de consommation.

On oppose dès lors la station intégrée à la station village, pour valoriser le retour aux sources clamé par les touristes.C'est un produit qui séduit car il véhicule l'image de l'authenticité et l'envie de dépaysement. L'architecture néo-traditionnele se diffuse partout: aucune originalité , l'image est à nouveau uniforme. Au final, l'architecte traduit les errements d'une quête identitaire.

On assiste à une disneylandisation des schémas architecturaux, pour attirer une population dans un cadre irréel.

Cette mise en cause des standards véhiculés se reflète à tous les niveaux.

Même dans les stations peu ou prou touchées par ce phénomène, l'architecture d'intérieur se banalise également. Nul besoin de thèse pour le vérifier.

Toutefois dans la vallée de la Tarentaise , les petites stations épargnées par les grands ensembles, pour profiter de l'économie touristique, ont su mettre en avant la demande de la clientèle en matière de culture, création des chemins du baroque, visites guidées des villages...création de musées sur l'histoire locale.
Les petites stations ont un certain charme, en témoigne St Sorlin, près des aiguilles d'Arves (entre 3363m et 3510m).
A saint Sorlin d'Arves, village niché dans une vallée fermée (par un verrou glaciaire), la population s'installa dès l'âge du fer( soit entre le VIIè et le IIè siècle avant J-C). C'est un village frontière, il était exposé aux invasions et à leur cortège de misère. Autrefois, c'était un village pastoral, la première école fut ouverte en 1723, en 1800, la population était de plus de 9OO habitants; en 1999, le recensement fait état de 325 âmes. Parmi les noms répandus figure celui de Balmain, fief de Pierre Balmain, le grand couturier natif de la commune.
Les premiers skis sont introduits à Saint Sorlin en 1905 et l'école de ski français est créée en 1937. Depuis quelques années , le domaine skiable s'est étendu, et le tourisme domine , mais la pluridisciplinarité demeure.

Commentaires

Anonyme a dit…
Eh oui chère cousine, me voilà !
Quelle n'est pas mon agréable surprise, que de voir cette petite dissertation sur notre dernier lieu de vacances ! Et pour l'ensemble, jolie démonstration de ton évidente qualité de narrateur ! chapeau !!
A+++ biz ta cousine Laurence

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