

Il est des richesses qui s'inscrivent dans le patrimoine littéraire, une corne d'abondance dans le monde imaginaire et gargantuesque de François Rabelais.
Grand romancier burlesque s'il en est, originaire d'une région de Touraine que l'on nomme le Chinonais, terre foulée par Jeanne d'Arc dans sa volonté de faire sacrer le roi à Reims et terre de vin AOC Chinon.
De Rabelais, en ces lieux, il est incontournable de visiter sa demeure à la Devinière.
Des maisons d'écrivains, la Touraine hérite aussi du château de Saché où le très prolixe Honoré de Balzac a marqué à tout jamais son empreinte...Personnage fascinant, l'auteur de la Comédie Humaine est un forçat de l'écriture qui a dépeint avec précision, dérision, la société de cette première moitié de XIXème siècle.
Et ce XIXème siècle qui vit l'éclosion d'un grand maître de la littérature fut souvent accueilli par la "bonne dame de Nohant", au prénom de scène masculin, George Sand, née Aurore Dupin. Une femme de caractère, une femme de terre, une féministe qui a élu domicile dans le Berry, dans le village de Nohant, au sud de Chateauroux, au coeur de cette France rurale, pétrie de croyances irrationnelles, terre des romans d'enfance de " La mare aux diables", "François le Champi", "La petite fadette"...
Geroge Sand était très attachée à ses racines et possédait également un pied-à-terre sur la commune de Gargilesse-Dampierre(36) , classé dans les "beaux villages de France".
En entrant dans le domaine de Nohant, le visiteur est transporté dans l'intimité de George.
Elle y met elle-même les pieds pour la première fois en 1808, elle a 4 ans. Son père vient de mourir et sa mère la laisse chez sa grand-mère, préférant retourner vivre sur Paris. La petite fille se plaît dans cette campagne, se lie avec les enfants des environs. Pour calmer "ce feu follet", sa grand-mère l'envoie au couvent. Elle ne retourne dès lors sur ses terres de Nohant qu'à l'âge de 16 ans.
Sa grand-mère vieillissante, c'est elle qui gère le domaine et qui en hérite à son décès en 1821.
Puis mariée au sieur Dudevant, elle n'a plus la main sur sa maison. Enfin, en 1836, libre de ses mouvements, George reprend à nouveau les rennes de Nohant, lieu propice à la création artistique, là où elle écrivit entre autres Indiana...
Ses droits d'auteur lui permettent d'entretenir ses terres, de gagner sa liberté.
La maison s'ouvre à la famille, ses 2 enfants, ses amis, ses voisins.
Liszt et Marie d'Angoult lui rendent visite comme Balzac. Peu après c'est Chopin qui arrive à Nohant. Il compose en ces lieux( une dizaine d'oeuvres), en même temps que George écrit(presque tous ses livres).
Le fils de George, pour animer la vie sur place, crée un petit théâtre. Puis les événements politiques obligent à une parenthèse, et George rejoint Paris.
En 1848, le théâtre réapparaît, une pièce de la maison de Nohant y est consacrée, c'est la passion de tous les habitants de cette demeure, chacun joue un rôle...
George Sand a un rythme de travail bien déterminé, elle écrit la nuit, romans et correspondance à sa petite table de chambre.
Elle se couche au petit matin et part en promenade l'après-midi, puis assiste le soir aux spectacles de marionnettes grâce au théâtre. Dans une salle des communs, le visiteur peut admirer ces petits personnages.
Vieillissante, George est ravie d'accueillir dans son Berry ses petites filles. Lorsqu'elle meurt, son fils tente de conserver l'authenticité des lieux.
George Sand est enterrée dans le petit cimentière de Nohant-Vic (morte le 08/06/1876).
A la mort de son fils, c'est sa petite-fille, Aurore, qui en hérite, elle offre Nohant à l'Etat, qui en devient propriétaire, à sa mort, en 1961, et l'ouvre alors au public.
Grâce à ce don, chacun peut donc devenir l'espace de quelques temps, l'hôte de George Sand. Il suffit de passer au salon ou dans la chambre pour imaginer l'atmosphère qui y régnait.
De la fenêtre de la cuisine qui s'ouvre sur la cour, on aperçoit le mur de l'atelier qui abritait les travaux des peintres de passage, tels que Delacroix ou Eugène Lambert...
Un univers calme, doux, intemporel, et désuet à la fois.
Une visite très plaisante, à l'intérieur comme à l'extérieur des murs, la promenade dans le parc est rafraichissante l'été sous les grands arbres.Une invitation poétique chez George où tout n'aurait pû être que calme et volupté...
Commentaires
De ces passions qui induisent toujours la souffrance.
“ La vie est une longue blessure qui s’endort rarement et ne se guérit jamais ” George Sand