12 août
Nous sommes rendus, on est à Chaligny (en Meurthe et Moselle). On débarque et lorsque nous avons fini, il fait jour, on fait le café, on ne peut trouver de vin.
J’achète de la bière et du fromage, et on casse la croûte. Puis à 7 heures, nous nous remettons en route, nous passons, Neuves-Maisons entre Fléville (à 10 km de Nancy, pour situer) et Saint Nicolas du fort, où nous cantonnons deux jours. De là on entend le canon et les blessés arrivent déjà à l’hôpital.
13 août
Nous touchons notre indemnité de route et des chaussures et on complète et on distribue à chaque frère ses vivres de réserve. Le soir, on sort les caissons qui étaient dans la prairie, sur la route et nous couchons auprès. Ici, on a trouvé à peu près tout ce que l’on voulait à boire et à manger.
14 août
Départ à 3 heures du matin, on passe successivement à Varangéville, on traverse le canal où l’on voit des bateaux chargés de marchandises et qui sont là depuis 8 jours, ne pouvant circuler, puis Haraucourt, Gellenoncourt, Serres et lorsque nous sommes passés ces derniers villages, on se met à manger des conserves et boire de l’eau. La chaleur est terrible et menace à l’orage. Nous sommes au milieu d’un champ de blé. Je retourne avec plusieurs camarades au village, je trouve de la bière, mais rien d’autre. Tout est dévalisé, en retournant au fort, on crie « tout le monde à cheval », alors au pas de gymnastique, je rattrape mon caisson et nous allons former le fort un peu plus loin dans une prairie, là on est bien, il y a de l’ombre. On trouve de l’eau à une petite source, on peut enfin se laver ; puis le soir à 5h, on nous dit que nous coucherons là. On fait une soupe de légumes et des beafteaks. Et nous couchons sur des gerbes de blé, on voit passer pour la première fois un hulan et un fantassin boche, 2 prisonniers en tout et 2 lorrains, et causent très bien le français.
15 août
A 3 heures du matin, on nous réveille et nous repartons, nous repassons à Serres, Bauzemont et à 1km de Parroy, nous formons le parc, moitié dans une prairie, moitié dans un champ. Le temps est changé. Il fait froid et humide et dans des terrains marécageux nous sommes mal à l’aise et nous commençons à avoir faim. Nous avons déjà mangé nos biscuits et le ravitaillement de la veille ne nous a pas rejoint. Il y a bien les prunes mais elles ne sont qu’à demi mures et celui qui en mange trop, a des coliques vu que nous avons tous la dysenterie occasionnée par l’eau et la température des nuits trop froides. On se couche sous nos caissons. Par une pluie torrentielle et glacée, je suis de garde sur la route, chose qui n’est pas bien agréable par un temps pareil.
16 août
Nous restons là toute la journée. Le soir, le lieutenant commandant -avec la colonne- arrête un convoi de munitions pour avoir du pain et nous touchons une boule pour 2 et il achète deux génisses pour le lendemain. La journée est assez belle, mais la nuit il pleut et il fait froid.
17 août
Départ de Parroy à 6h du matin pour un dernier village français occupé par les boches pendant deux jours, qui volent les valeurs dans la Poste et rançonnent les habitants. Ici, on trouve de l’eau-de-vie de mirabelle à 4 francs le litre et du vin blanc bouché à 1,25 franc la bouteille. C’est cher mais c’est de bonne qualité, nous en achetons presque tous et avec cela on ne sera peut-être pas prêt d’en trouver d’autre.
A 9heures ¾, passé le poteau frontière. Un groupe de brancardiers, officiers en tête essaient d’en arracher un, mais ne peuvent y parvenir.
Traversée du canal où l’on aperçoit un fantassin français qui est attaché à une poutre et est noyé, un enfant d’environ 3 ans est mort dans le fossé de la route, les premiers des braves qui sont morts au champ d’honneur sont couverts de bouquets tricolores. Cela fait pleurer les plus durs.
Nous passons à Lagarde à 11 heures à 2 km en pays ennemi, la route est couverte de sang et de débris humains, les maisons sont presque toutes éventrées ou brûlées. La mairie est transformée ainsi que l’église en hôpitaux et sur une petite place des quantités d’équipements militaires et d’armes appartenant aux boches et le pays est presque abandonné.
Nous ne nous arrêtons que pour avoir le temps de reconnaître notre direction et nous prenons la route de la Bourdonnais. Sur les bords de cette route de grands fossés sont pleins de cadavres français et boches et en travers la route qui les recouvre s’échappe une fumée blanche qui est d’une puanteur insupportable. Il pleut à torrent et il fait froid. Nous arrivons vers 4h du soir, nous avons mis le temps pour faire 4 à 5 km, on était les trois quart du temps d’arrêt. Enfin, la pluie a cessé un peu, on est trempé jusqu’aux os. On change d’effets puis on fait une soupe aux légumes et on abat une des génisses. On trouve du pain à acheter, enfin après la soupe, notre ravitaillement nous rejoint. On couche dans une grange sur de la paille et du foin. Depuis 2 nuits que nous n’avons pas dormi, on prend un bon repos. Dans la journée, j’ai rencontré Leroux de Saint-Ouen (pour saint ouen les vignes-37-).
Nous sommes rendus, on est à Chaligny (en Meurthe et Moselle). On débarque et lorsque nous avons fini, il fait jour, on fait le café, on ne peut trouver de vin.
J’achète de la bière et du fromage, et on casse la croûte. Puis à 7 heures, nous nous remettons en route, nous passons, Neuves-Maisons entre Fléville (à 10 km de Nancy, pour situer) et Saint Nicolas du fort, où nous cantonnons deux jours. De là on entend le canon et les blessés arrivent déjà à l’hôpital.
13 août
Nous touchons notre indemnité de route et des chaussures et on complète et on distribue à chaque frère ses vivres de réserve. Le soir, on sort les caissons qui étaient dans la prairie, sur la route et nous couchons auprès. Ici, on a trouvé à peu près tout ce que l’on voulait à boire et à manger.
14 août
Départ à 3 heures du matin, on passe successivement à Varangéville, on traverse le canal où l’on voit des bateaux chargés de marchandises et qui sont là depuis 8 jours, ne pouvant circuler, puis Haraucourt, Gellenoncourt, Serres et lorsque nous sommes passés ces derniers villages, on se met à manger des conserves et boire de l’eau. La chaleur est terrible et menace à l’orage. Nous sommes au milieu d’un champ de blé. Je retourne avec plusieurs camarades au village, je trouve de la bière, mais rien d’autre. Tout est dévalisé, en retournant au fort, on crie « tout le monde à cheval », alors au pas de gymnastique, je rattrape mon caisson et nous allons former le fort un peu plus loin dans une prairie, là on est bien, il y a de l’ombre. On trouve de l’eau à une petite source, on peut enfin se laver ; puis le soir à 5h, on nous dit que nous coucherons là. On fait une soupe de légumes et des beafteaks. Et nous couchons sur des gerbes de blé, on voit passer pour la première fois un hulan et un fantassin boche, 2 prisonniers en tout et 2 lorrains, et causent très bien le français.
15 août
A 3 heures du matin, on nous réveille et nous repartons, nous repassons à Serres, Bauzemont et à 1km de Parroy, nous formons le parc, moitié dans une prairie, moitié dans un champ. Le temps est changé. Il fait froid et humide et dans des terrains marécageux nous sommes mal à l’aise et nous commençons à avoir faim. Nous avons déjà mangé nos biscuits et le ravitaillement de la veille ne nous a pas rejoint. Il y a bien les prunes mais elles ne sont qu’à demi mures et celui qui en mange trop, a des coliques vu que nous avons tous la dysenterie occasionnée par l’eau et la température des nuits trop froides. On se couche sous nos caissons. Par une pluie torrentielle et glacée, je suis de garde sur la route, chose qui n’est pas bien agréable par un temps pareil.
16 août
Nous restons là toute la journée. Le soir, le lieutenant commandant -avec la colonne- arrête un convoi de munitions pour avoir du pain et nous touchons une boule pour 2 et il achète deux génisses pour le lendemain. La journée est assez belle, mais la nuit il pleut et il fait froid.
17 août
Départ de Parroy à 6h du matin pour un dernier village français occupé par les boches pendant deux jours, qui volent les valeurs dans la Poste et rançonnent les habitants. Ici, on trouve de l’eau-de-vie de mirabelle à 4 francs le litre et du vin blanc bouché à 1,25 franc la bouteille. C’est cher mais c’est de bonne qualité, nous en achetons presque tous et avec cela on ne sera peut-être pas prêt d’en trouver d’autre.
A 9heures ¾, passé le poteau frontière. Un groupe de brancardiers, officiers en tête essaient d’en arracher un, mais ne peuvent y parvenir.
Traversée du canal où l’on aperçoit un fantassin français qui est attaché à une poutre et est noyé, un enfant d’environ 3 ans est mort dans le fossé de la route, les premiers des braves qui sont morts au champ d’honneur sont couverts de bouquets tricolores. Cela fait pleurer les plus durs.
Nous passons à Lagarde à 11 heures à 2 km en pays ennemi, la route est couverte de sang et de débris humains, les maisons sont presque toutes éventrées ou brûlées. La mairie est transformée ainsi que l’église en hôpitaux et sur une petite place des quantités d’équipements militaires et d’armes appartenant aux boches et le pays est presque abandonné.
Nous ne nous arrêtons que pour avoir le temps de reconnaître notre direction et nous prenons la route de la Bourdonnais. Sur les bords de cette route de grands fossés sont pleins de cadavres français et boches et en travers la route qui les recouvre s’échappe une fumée blanche qui est d’une puanteur insupportable. Il pleut à torrent et il fait froid. Nous arrivons vers 4h du soir, nous avons mis le temps pour faire 4 à 5 km, on était les trois quart du temps d’arrêt. Enfin, la pluie a cessé un peu, on est trempé jusqu’aux os. On change d’effets puis on fait une soupe aux légumes et on abat une des génisses. On trouve du pain à acheter, enfin après la soupe, notre ravitaillement nous rejoint. On couche dans une grange sur de la paille et du foin. Depuis 2 nuits que nous n’avons pas dormi, on prend un bon repos. Dans la journée, j’ai rencontré Leroux de Saint-Ouen (pour saint ouen les vignes-37-).
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