Ensemble c’est tout !
Je chemine dans la littérature contemporaine, celle qui vous saute à la figure dans les rayons des librairies, celle qui dégueule de livres en tout genre. Loin de moi l’idée d’une formule péjorative, au contraire, et puis j’aime l’univers des librairies, bien charnues, bien dodues, regorgeant de livres, beaux , chers, format poche, arts, littérature, jardinage, paysages, invitation au voyage !
Je chemine dans la littérature contemporaine, celle qui vous saute à la figure dans les rayons des librairies, celle qui dégueule de livres en tout genre. Loin de moi l’idée d’une formule péjorative, au contraire, et puis j’aime l’univers des librairies, bien charnues, bien dodues, regorgeant de livres, beaux , chers, format poche, arts, littérature, jardinage, paysages, invitation au voyage !
(Quelle tristesse ces univers aseptisés, « FNACéïsation » du monde du livre, fin des librairies indépendantes… et pourtant subsistent des tours de Babel : Blois :pas la bibliothèque du château, certes magnifique, point la municipale, quoique un chef d’œuvre d’architecture moderne, non, son magasin, sa librairie, papeterie, celle dans laquelle vous trouvez tout, la caverne d’Ali baba, étages, sous-sol, recoins, salle voûtée, un délice, et l’envie d’y acheter …
Un art de la présentation, une mise en valeur juste et efficace, une visite s’impose dans cette rue commerçante, toute en pente…)
Je m’imagine dans une belle pièce, d’un coin bibliothèque, des étagères amoncelées de livres, si haut perchées certaines, qu’une échelle fixée à la bibliothèque y permettrait seule l’accès… et dans cet endroit charmant, chaleureux, douillet, cette pièce appelée « l’invitation à lire » j’installerai tous mes livres… et puis ceux à venir. Car, j’aime lire, j’aime les livres, j’aime sentir l’odeur du livre neuf, j’aime feuilleter les pages illustrées, j’apprécie les auteurs, je loue leur faconde, leur fécondité narrative. Louange…
J’aime à vivre entourée de livres, j’aime les regarder alignés, debout, à plat sur leurs confrères, en travers, par ordre de taille, mêlés, mais rarement écornés, pureté originelle, rares annotations (autres supports employés)…
Chacun son trip !
Dimanche, j’ai fini le livre d’Anna Gavalda (prêt de la bibliothèque de K. à G. ). Je l’ai littéralement dévoré ce bouquin !
C’est une tranche de vie ce livre, un morceau de viande dans lequel on mord à pleines dents !
Quelle façon de raconter la banalité, le quotidien avec une si grande simplicité, mais avec une grande dextérité.
Un vrai style, un phrasé de notre langage courant, certes, sans chercher à faire de la grande littérature, des mots justes, qui percute notre conscient, notre inconscient, notre subconscient, des portraits tracés avec exactitude et bonhomie.
Des personnages attachants, affligés et subissant leur sort, traînant leur boulet que représente leur vie, et malgré cette réalité accablante, l’histoire se déroule sous nos yeux comme une vidéo, on lit comme on parle, et on stoppe la lecture comme un stopperait une conversation, comme on arrêterait de regarder un film, alors en plein milieu d’une discussion ou partir en plein milieu de film, c’est ennuyeux on veut connaître la suite… ce livre c’est donc ça !
Ces personnages sont donc captivants, on a le sentiment de les voir vivre en face de soi, ces paumés de la vie, soudés dans leur déroute individuelle ils se construisent un chemin de vie.
Bref, vous aurez compris que ce livre m’a plutôt plu, car le thème est touchant, et se solde pour notre plus grand plaisir, nous lecteurs, en happy end, très tardivement. L’auteur a su ménager dans les dernières pages le suspens, nous laissant supposer toute fin possible, alors, pour savoir, que fait-on , on continue de lire bien sûr !
Et puis voilà quoi, après c’est fini, faut rebondir sur autre chose, parce qu’à chaque bon livre achevé, s’installe brièvement un sentiment de vide.
C’est sans doute un roman très féminin, avec en point d’orgue l’amour, les relations complexes entre les êtres, leurs affinités, leurs blessures, leurs cafards et puis cette manière noble de se soutenir sans en donner l’air, tous ces efforts aussi menus et ténus soient-ils, tendus qui se révèlent être la solution pour relever la tête, se sentir bien, en harmonie avec son corps, son cœur, son âme !
Entre Philou (Philibert), l’aristo désavoué, Franck le cuistot, volage écervelé, et Camille, l’artiste, femme de ménage embourbée dans sa vie vient se glisser en fil conducteur, Paulette, la mémé de franck, le catalyseur du trio.
Avec des mots simples, donc, Anna Gavalda dresse le tableau de notre quotidien.
Ce livre c’est en quelque sorte le miroir de nos propres vies.
En tout cas, c’est le tour de force réussi de dresser un tableau balzacien de notre vie contemporaine.
« Ensemble c’est tout » est le 4eme livre de Gavalda, il s’est vendu à 400 000 exemplaires, il fut donc un beau succès de librairie, paru aux éditions indépendantes du Dilettante.
Anna est une jeune femme née en 1970 à Boulogne-Billancourt (92), elle a passé une partie de son enfance à Nogent-le-Roi. Après le divorce de ses parents, elle est placée dans une institution de jeunes filles tenue par des dominicaines du Saint Esprit, à Saint Cloud(92). Ensuite elle fait une hypokhâgne, puis une maîtrise de lettres à la Sorbonne.
Après avoir exercé comme professeur de lettres en Seine-et-Marne, elle est propulsée dans le monde de la littérature en 1999 avec un premier recueil qui l’a fait connaître au grand public.
Entourée de ses deux enfants, elle vit toujours dans le 77, du côté de Melun.
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