Vais vous conter une aventure contemporaine, épique et sportive !
Ce lundi 19 novembre, à l’affiche se produisait Eiffel, en tournée depuis la sortie de leur album « Tandoori », et munie depuis l’été de mon billet, il était un rendez-vous automnal que j’attendais.
Et ce n’était pas le manque de transport pour m’y rendre, ou un quelconque obstacle qui m’aurait fait dévier d’un iota !
Cette soirée-là, j’y serai !
Pas pour voir la tour Eiffel scintiller à chaque heure, pas cet Eiffel là, non !
Ce lundi les grèves des transports ne facilitent pas le parcours. D’habitude, j’apprécie de venir à l’olympia, le trajet en train est bref, c’est simple et donc pratique d’accéder au boulevard des Capucines, juste à côté de la Madeleine( pas celle de Proust, non plus, et puis sans larme s’il vous plaît).
Bref, grève oblige, je sens que le mieux serait de rejoindre la Capitale au volant de ma sublime automobile !!! De me trouver une p’tite place sympatoche et de me débrouiller ensuite sur place.
Je passe allègrement les premiers éventuels obstacles, un pont de sèvres les doigts dans le nez, une porte de Saint Cloud avec une déconcertante facilité.
La belle aubaine !
Me voilà déjà dans Paris, et comme si rien n’était plus simple je déambule dans le haut du 15eme et me trouve une place à ma taille, un ch’tit créneau du premier coup (comme d’hab’, quoi !!! ) et plus la peine de réfléchir, la voiture est posée, suffit simplement de remonter vers la salle de concert. Juste à côté de la Motte-Piquet, un transport en commun se présentera bien !!
Tout se déroule à merveille, il reste un peu moins d’une heure pour arriver au début du spectacle à 20 heures !!!
Le pied, quand on dit que Paris est impraticable…
Le pied, quand on dit que Paris est impraticable…
Oui mais voilà, les événements prennent soudain une autre dimension. La bonne fée qui veillait sur moi, a dû rejoindre d’autres cieux ! En fait, je sais, elle veillait sur la twingo, pas sur moi !!! pfffff !! C’est sa couleur qui l’a attirée c’est tout, j’ai compris, va !
Pas de bus en vue, pas de métro avant une grosse très grosse demi-heure, d’ailleurs, la station est désertée, c’est impressionnant, faut dire que sur certains embranchements le service est nul donc personne n’y va ! Sauf moi, pour bien vérifier, qu’aucun métro ne m’emmènera à destination dans les délais !
Après une courte visite dans les galeries souterraines de Paris, la bonne odeur des couloirs de métro doit me manquer c’est pas possible autrement, je remonte à la surface et décide de poursuivre quelques temps mon chemin avec mon plus fidèle moyen de transport : mes jambes au bout desquelles se trouvent mes petits pieds !!!!!
Et puis , voilà, que se profile à l’horizon une station Vélib’, jubilation , excitation et la certitude d’arriver à l’heure !!!
Youpiiiiiiiii
J’avais déjà expérimenté l’affaire dans l’été, mais de plein jour, tranquillement, sous un beau soleil, le principe était plus convivial.
Là, je me retrouve devant une borne, bien sombre, il n’y a pas pléthore de deux roues, et visiblement certains ont subi les outrages de leurs utilisateurs !!!
Je tapote, c’est long, fastidieuse démarche, je ne me souvenais pas à quel point ce n’était pas génial quand on est pressé ce truc !
Bref, après avoir réussi à passer toutes les étapes, je me rends toute heureuse vers mon petit vélo, sauf que j’avais omis de taper le numéro de celui que je voulais prendre, celui qui devait me mener à destination ! et zut, un autre cycliste me rappelle, faut tout recommencer !!!
Entre temps la cop’ qui venait au concert avec moi se rendait compte que son deux roues ne roulait pas : la chaîne avait sauté, impossible de la remettre !!!
Mon petit ticket en main, je repassais de mon côté les différentes étapes pour valider mon choix, c’est-à-dire élire celui qui aurait le privilège de voir reposer sur sa selle mes petites fesses (ne riez pas !) et sentir la puissance de mes mollets lorsque j’appuierai franchement sur les pédales pour rejoindre le boulevard des Capucines, non mais, faut pas exagérer !
Après moultes tapotages, nous partîmes de bon soir, à bicyclette à travers les artères parisiennes, enfin les grands trottoirs au début, avec une pluie qui, fine au départ, s’épaissit de plus en plus, vraiment aucun répit, et ma mise en pli pour aller voir Eiffel, tous ces effets pour rien ! j’vous jure !
Et puis quelle route faut-il prendre ?
Entre la flotte, le plan qui se balade au vent dès qu’on veut le replier, les lunettes qui obstruent le paysage…
Petite visite touristique au passage, fou rire, et discrétion assurée, nous passâmes devant la Tour Eiffel ,les invalides, le ministère des affaires étrangères, la place de la Concorde, passage devant l’hôtel Crillon, la classe en velib’, et puis la rue royale avec en ligne de mire la Madeleine, fin du trajet !!
On n’y voit plus clair à travers les carreaux, évité de justesse une poubelle, ben vi’ quand la route ne présente pas de voie dédiée aux deux roues, les immenses trottoirs c’est mieux, faut juste jongler entre les piétons, les clochards sur les aérations, les sorties de voitures… et trouver une borne pour larguer le vélib’ et foncer à l’olympia !
On fonce littéralement sur la borne aperçue de l’autre côté du carrefour, on se contrefout des petits hommes rouge, du passage piéton, on fait la nique aux voitures, les bolides en vélib’ ont réussi leur migration dans le 9ème !!!! Avec une mention spéciale pour la pauv’ cop’ qui a fait tout son trajet avec un pneu arrière bien à plat ! et qui s’est entendu remarquer : « hep, vot’ pneu il est crevé, vous l'avez vu ???? », ben vi’ quoi, c’est clair, ça se sent un pneu crevé !!! mais ça va plus vite qu’à pied, donc !! No comment, please !
Ruisselantes, les cheveux qui ondulent à la mode années 20 sur le front, légèrement rouge de joues, nous entrâmes dans le grand couloir de l’olympia, et à l’heure !!!!!
Il n’est que 20 heures et des miettes de minutes, la première partie entonne ses premiers morceaux !
Premiers pas vers les toilettes, histoire de remettre en place des cheveux hirsutes, de se refaire une santé, ensuite d'aller boire un verre au bar et de filer dans la salle pour profiter de la soirée !!
Cette première partie, c’est la chanteuse Victoria Tibblin, et la chanson qu’on entend en foulant la fosse, c’est « make me pretty », le titre qui circule sur les ondes actuellement.
Cette jeune suédoise , de 21 ans seulement, envoie, pour son âge, c’est franchement surprenant !
Devant nos yeux, un androgyne charismatique, agitant son petit carré blondinet et sa bouche carmin devant un public masculin attiré par sa tenue, j’vous en fiche mon billet !
Cette frêle demoiselle, longiforme, est sur scène en tenue très décontractée : vous voulez savoir ce qu’elle porte ???
Alors, elle s’est pas mise en valeur avec un tshirt très neutre, gris perle très décolleté et très près du corps, d’où pointait une poitrine évanescente (sans mauvais jeu de mot, c’est la vérité j’vous jure !), juchée sur des bottines rouge, ses longues et fines jambes, étaient gainées dans un caleçon noir, ou plutôt un collant, pas très opaque, alors vous devinez que dessous on voit parfaitement bien la petite culotte !! devant comme derrière ! très seyante, la tenue !
Bon ok, je suis pas venue pour faire l’inventaire vestimentaire de la minette qui se produit sur scène avec son groupe !
Parce qu’en fait, ils assurent justement !
Du rock qui déménage, un premier album qui assure, un premier titre qui tourne bien, pour preuve la critique chopée sur le net à son sujet :
« Victoria Tibblin plonge dans un rock dur, sanglant, et nous entraine à sa suite dans la scène rock du 21ème siècle. Normal, elle a tout juste 21 ans. Belle, blonde et suédoise, parfaitement trilingue, elle a grandi à Londres, biberonnée au son de la scène rock underground anglaise. Une voix et une personnalité exceptionelles, d' une étonnante maturité, naviguant avec une aisance rare dans tous les registres, tour à tour suave, chaleureuse, écorchée vive ou brutale, mais toujours avec une profondeur émotionelle qui est l' apanage des tous grands... que son univers musical soit pur rock'n'roll, ("Make Me Pretty"), punkoïde ("Selfish", "A dieu vat" ), ou lorgne vers le dub ("Squelette"), sans parler de superbes ballades ("Again", "Don't leave", "Plutôt plus tard") toujours transparait la même aisance, presque irréelle. On retrouve la magie du Velvet dans le bouleversant "Tue-moi", où Victoria chante le drame des femmes battues comme jamais personne ne l'avait fait, et à sa suite, c'est tout le pannel de l' immense désarroi de sa génération qu'elle décline au gré de textes superbes et sans concession : la haine de soi, le repli affectif, la peur de vivre... A la croisée des chemins entre Siouxie, P.J. Harvey et Catherine Ringer, il est très difficile de rester insensible à un talent pareil. Car Victoria Tibblin est intemporelle. Elle s'affirme dès ce premier album comme une géante en devenir, et confirme en concert tout le bien qu'on peut penser d'elle. Née pour chanter, elle peut, l'espace d'une seconde, figer le temps, la scène, ensorcelant l'audience d'une note, d'un regard. Que du pur bonheur ! »
Et puis arrive Eiffel !!!
Une première chanson, et un couple dansant le tango sur le côté gauche de la scène. Alternance de rock pur , de solos de guitare, de sons presque expérimentaux, de chansons rythmées, de balades… de l’élégance, l’appropriation de textes de Brel…deux bonnes heures de concert, rappel, deuxième rappel, et une standing ovation pour finir, tous debout, enfin dans la fosse oui c’est normal, mais au balcon aussi.
Un concert réussi, un public comblé, et un groupe qui en passe de séparer, semble avoir tout donné lors de cette prestation.
Bon ok, c’est fini, c’est bien, on récupère ses manteaux, qui n’ont pas vraiment séché… ça sent la laine humide, pas super agréable, en même temps, il pleut toujours un peu alors…
Un mal aux pieds, pff, j’vous raconte pas, faut dire qu’ils furent sollicités et puis debout plus de 3 heures à gigoter et tout, c’est pas de tout repos finalement !
Pleine d’espoir, je sens bien que le retour en velib’ serait parfait pour rejoindre ma titine, la twingo !
Alors, réutilisant mon petit numéro inscrit sur mon ticket, j’ai la chance de toper un vélo à la borne la plus proche de l’olympia, ouahou trop cool…
Nous sommes deux, un seul vélo, euh, il en manque un et la borne n’en dispose plus de potable, les autres sont hors d’usage ! première déception !
Pas grave, suffit simplement de se rendre à une autre borne et c’est bon, suffit juste d’un petit vélo, tout seul abandonné…
Sauf que là, cette fois, ce n’est pas le vélo qui déraille, mais le mécanisme à la borne, affichant une page windows, le système est lui hors d’usage, alors je repose le vélo que j’avais pris auparavant, car pas de borne proche en vue et puis idiot de faire courir la cop’ derrière moi !!!!!
Un peu lasses mais encore vaillantes, grâce à nos petits pieds, nous refaisons le chemin inverse, Paris a retrouvé son calme et on pérore, on rit, et on repasse devant la tour Eiffel, ses scintillements, ah oui il est minuit passé, ok !!!
On marche de plus en plus mécaniquement, mes plantes des pieds me font souffrir, qu’à cela ne tienne, si je stoppe mes efforts, je ne repars pas, ce serait trop bête, les kilomètres ne sont pas si nombreux. Après trois bons quarts d’heure nous rejoignons la voiture et je rentre vaillamment chez moi ! toute crottée, la mine défaite !
Le gardien du parking souterrain ne doit pas me laisser entrer, le carrosse n’est pas rentré avant minuit, c’est en citrouille que je me présente, mais devant ma trombine, il accepte ma requête et me laisse déposer mon véhicule !
Fin , happy end, je suis vannée de chez vannée, quelle soirée !
Je me jette sur mon lit, mes pôv’ p’tits pieds sont douloureux pour quelques temps encore, et puis je m’envole dans un autre monde, je tombe comme une masse dans un lourd sommeil, jusqu’au lendemain assez tard !!!
Des souvenirs seront liés au concert du groupe Eiffel c’est certain, cela dit une bonne soirée passée et puis un plaisir de traverser Paris la nuit, lorsque la circulation est fluide, le ronron des seuls rares moteurs sur la Concorde, et deux nanas qui déambulent au clair de lune (oups, au clair de rien, sous les cumulo nimbus super chargés plutôt), au pas de course, et qui discutent et rient bruyamment pour garder le rythme !
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