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du beaufort en Tarentaise


Visite d’une ferme: élevage des vaches tarentaises dites tarines, pour faire le beaufort AOC.

Visite organisée de concert avec l’ESF.
Visite présentée par l’ancien directeur de l’école de ski de Valcenis, entre 1960 et 1991, créateur de la station , acteur de son évolution et de son dynamisme.
Première saison que cette visite est proposée pour montrer le mode de vie de la population locale dans cette petite ville de haute Maurienne.

Tout en retraçant l’historique de la station, la visite se dirige vers ladite ferme, en passant dans la petite zone artisanale, située dans Lanslebourg.

La commune a été un point de rencontre important, puisque le col du mont Cenis fut un accès de l’autre côté des Alpes. De tous temps les grands personnages de ce monde empruntèrent ce passage: de César à François Ier en passant par Napoléon qui fit moultes traversées durant ses campagnes militaires.

Lorsque la Savoie devint française en 1860, le passage se transforma en passage frontalier.
Depuis de nombreuses années une route permet de traverser la France et de rejoindre facilement l’Italie, malgré l’aménagement du tunnel du Fréjus. En cette saison enneigée, elle se déguise le temps d’un épais manteau neigeux, en piste de ski. Le tracé emprunte celui de la plus longue piste verte d’Europe, dénommée “l’escargot”.

Les nombreux curieux présents lors de cette visite, apprennent également que le village de Valcenis fut complètement rasé lors de la seconde guerre mondiale, expliquant l’architecture urbaine banale et semblable à celle de la vallée vers Modane.
Loin des traditionnelles constructions de pierre et de mélèze, ce pin très résistant, imputrescible affecté aux charpentes est toujours travaillé dans la scierie de la commune.

Au-delà, le village de Bonneval sur Arc fut sauvegardé, après avoir monté un mur pour bloquer le passage des Allemands. Dans ces lieux, à 1830 mètres d’altitude, au pied du col de l’Iseran, le patrimoine architectural traditionnel est pérenne. Classé dans les beaux villages de France, la commune de Bonneval est jumelée avec les Beaux de Provence.

Comme l’activité se ralentit l’hiver, les savoyards ont souvent deux ou trois métiers en main, les hivers souvent rudes les contraignent à modifier une partie de l’année leurs activités professionnelles, pour devenir moniteurs, contrôleurs.... avant de retrouver à la belle saison leur véritable métier. Il est donc fort fréquent que dans ces zones du territoire, les habitations soient construites par leurs habitants eux-mêmes forts de leurs multiples activités.

Cheminant tout en devisant, nos pas nous amènent tout naturellement vers ce grand hangar qui renferme l’élevage de cette famille, constituée en GAEC qui s’est associée à la visite.
C’est l’épouse, passionnée et passionnante qui nous présente l’exploitation avec une force de conviction étonnante!
Son époux est moniteur de ski l’hiver, et elle s’occupe d’ordinaire de toute la comptabilité de l’entreprise.
Douze éleveurs sont recensés dans la commune et tous ceux qui respectent le cahier des charges peuvent faire du beaufort AOC.
Si ces agriculteurs mènent une double activité professionnelle , il n’en demeure pas moins qu’ils s’occupent de leur cheptel pour la traite entre 5 et 7 heures le matin et 17h30 et 20h le soir.
Le lait est ensuite envoyé dans la coopérative laitière de la commune, créée et gérée par les mêmes éleveurs, alors que les laiteries perdent une à une leur autonomie pour rejoindre les grands groupes agro-alimentaires.
Dans la ferme visitée, le GAEC est à la tête d’un cheptel de 46 vaches, que des femelles évidemment puisqu’elles sont élevées pour leur lait!!!
Durant la moitié de l’année ou presque ces vaches tarines, à la robe marron, sont en stabulation attachée dans leur étable.
Ce sont des vaches robustes, acclimatées au climat savoyard, aux pentes ardues.
Elles sont assez légères, autour de 500 kg pour les plus sveltes et 600kg au maximum en moyenne. Leurs articulations ne souffrent pas de ces positions statiques, d’ailleurs, il paraît qu’elles ne voient que rarement le vétérinaire. L’INRA de Clermont-Ferrand mène actuellement des études tendant à prouver la qualité de l’élevage de cette race malgré sa rareté.

Dès qu’elles atteignent trois ans, les jeunes vaches (à partir de leur troisième année)commencent à mettre bas, au rythme d’un vêlage par an pour pouvoir donner du lait. Ainsi au cours de notre visite, après les explications théoriques et pratiques des conditions de vie et de l’activité de ces éleveurs au quotidien, nous rendîmes visite aux bêtes installées dans leur étable. Attachées les unes à côté des autres, elles attendent sagement leur retour dans les alpages. La transhumance commence fin mai début juin, pour rejoindre leurs pâturages durant 4-5 mois, où elles paissent , donnant au lait une saveur différente, d’où l’étiquetage beaufort d’été et beaufort d’hiver. D’ailleurs, la visite s’est accompagnée d’une dégustation de ce fromage local, fort réputé désormais, et d’un verre de vin de Savoie!

Lorsque les vaches ne donnent plus de lait, devenues bêtes de réforme, elles partent pour l’abattage.
En moyenne la durée de vie de ces vaches est de 15 ans.
Lorsque les petits naissent, les veaux mâles ne restent pas plus de 15 jours dans l’étable avant d’être pris en pension chez un maquignon.

Forts de cette très enrichissante immersion dans le monde des éleveurs de Lanslebourg, nous finîmes notre visite, heureux et satisfaits de l’organisation de cette sortie au sein de la station.

Et comme en toutes circonstances, un con est toujours immergé dans un groupe quel qu’il soit, cette fois, nous avons bénéficié de notre C. rien que pour nous qui s’esclaffe, en regardant un poteau: “c’est quoi ça?”
et notre guide désabusé de lui répondre sur un ton navré et désabusé: “ un relais téléphonique”
Un ange passe...
la visite s’est achevée, et nous repartons pouffant, riches de la question décalée et de la réponse sèche et sans appel.
Quel lien avec notre visite? Pourquoi cette interrogation?
Nul ne le saura jamais...

Commentaires

Anonyme a dit…
Meuhhhhhhhh :-) Petite remarque, je sais que le village de Provence avec lequel Bonneval est jumelé est ravissant, très bEau :-) mais les Baux de Provence ça ne prend pas de E :-)

Bon après cette parenthèse juste pour t'enquiquiner, qu'est ce que je vais être cultivée sur la vie montagnarde moi maintenant !!!

J'ai lu un truc sur les tarines aussi : "L'été, les tarines contribuent à l'entretien des pistes de ski : pâturée, l'herbe retient le manteau neigeux et limite les risques d'avalanches."

Tu pourras parfaire tes connaissances sur le site www.upra-tarentaise.com dédié à tes copines tarines :-)
V. a dit…
oups, une erreur de frappe non rectifiée donc!
meuhhhhh

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