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O.D.



Depuis le temps que je cherchais un livre sur les oeuvres d’Olivier Debré, c’est chose faite, acquisition fin août du livre édité aux éditions “expressions contemporaines” qui porte comme titre éponyme Oivier Debré, par Eric de Chassey, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université François Rabelais de Tours et membre de l’institut universitaire de France.

La biographie émane de Lydia Harambourg, critique d’art et écrivain, spécialiste de la peinture du XIXème et du XXème siècle, particulièrement de la seconde école de Paris. Elle est correspondante à l’académie des beaux-arts, section peinture, et tient la chronique hebdomadaire des expositions dans la Gazette de l’Hôtel Drouot.

Pour la petite histoire, l’achat du livre fut guidé par la présence d’une exposition dudit peintre dans la galerie du château de Chenonceau qui est proposée en même temps que la visite et ce, jusqu’au mois de novembre 2008. En cherchant si un catalogue était mis en vente pour l’occasion, je tombais sur ce livre édité en mai 2007 présentant à la fois les oeuvres et une biographie du peintre. Après un rapide coup de fil au magasin de souvenirs du château pour m’assurer de la présence physique du livre dans les murs, je demandais à venir le chercher sans passer par la case visite car le magasin n’est pas en dehors de l’enceinte du domaine. Convenant de passer à l’accueil et d’y laisser ma carte d’identité pour pouvoir accéder dans l’antre du château, je traversais donc la grande allée bordée d’arbres centenaires afin d’y recueillir l’ouvrage recherché. Dégainant ma carte bancaire, il devenait en quelques instants ma propriété.

Bel ouvrage d’art, il est désormais un des nombreux rejetons de ma petite bibliothèque.

En 239 pages, l’accent a surtout été porté sur les représentations des oeuvres d’art du peintre, né en 1920 et mort en 1999, enterré dans le village de Noizay (Indre et Loire), non loin d’Amboise, où il aimait se rendre, posant son regard sur les couleurs du fleuve et sa peinture sur les toiles. Olivier Debré fut non seulement peintre, mais aussi sculpteur, réalisateur d’oeuvres monumentales. Oncles architectes, un grand-père artiste peintre, Edouard Debat-Ponsan, il fut influencé par cet univers artistique, peignant, sculptant dès son plus jeune âge dans la maison de famille tourangelle.

Ses premières oeuvres datent de 1944-1945 et sont inspirées des horreurs de la guerre, tel que le tableau “le mort de Dachau”, tout en s’inspirant profondément de Picasso, qu’il a rencontré dans les début des années 40. Ce sont les seules oeuvres en prise avec l’histoire événementielle.
Dans les années 50, il s’insère pleinement dans la 2de école de Paris, dont il est l’un des chefs de file dès 1957. Il établit un principe de composition du tableau, par division de la surface en zones planes, comme D&S grand format de 171X256cm exposé au Musée national d’Art moderne.
Tout s’organise en couches successives de peintures, en larges coups de taloche.
Son art évolue dès 1960: et les titres qu’il donne à ses toiles expriment la volonté de nommer une couleur telle que “grande noire légère” tout en intégrant le nom du lieu où le tableau est peint.

Il abandonne au début des années 60 la représentation du visible au profit de l’index du vécu. Ann Hindry a dit”, les peintures de Debré sont des extraits du monde” en 1995. Ainsi s’est-il fait photographier en train de travailler au milieu de la nature.

Nombreuses sont les expositions montrant son travail , partout dans le monde et en France. Il a travaillé sur des oeuvres monumentales célèbres, comme la commande publique de 1985, inaugurée en 1987, du rideau de fer de la comédie française. Il a également réalisé le rideau de scène de l’opéra de Hong Kong en 1989, de 9 mètres de large, sur 15 mètres de large, conçue dans un atelier à Issy les Moulineaux et ensuite roulée pour être transportée en avion.

L’univers de la peinture contemporaine demeure certes un domaine bien particulier, et cependant les nombreuses expositions d’Olivier Debré de par le monde, montrent que son art fut largement apprécié et les commandes faites un peu partout l’attestent également. Voilà un peintre, qui eut la chance de vivre de son art, que je définirai comme un architecte de couleurs.

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