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de l'or en barre

Irène Nemirovski

Je vous en ai parlé de cet écrivain, dont le manuscrit “suite française” avait connu un destin peu commun.
Je reviens vers vous aujourd’hui, pour vous conter ma dernière lecture entre d’autres entamées et inachevées jusqu’alors: David Golder, est le premier roman d'Irène.
Il est sorti aux éditions Grasset, dans la collection les Cahiers Rouges, en 2005, puis réédité en 2007. Sa toute première sortie en librairie date de 1929, année noire s’il en est.

La présentation est sobre, discrète, classique et en même temps, n’accroche pas l’oeil dans un rayonnage, c’est certain.

Au moins, il n’a pas le désagrément d’être malmené par les pseudo acheteurs de la Fnac qui confondent bibliothèque et commerce!
Histoire de faire un aparté, rien de plus agaçant que de voir pléthore d’individus, s’installer et bouquiner toutes sortes d’ouvrage dans les enseignes Fnac, ils n’ont qu’à faire un tour en bibliothèque! Moi,quand j’achète un livre, j’aime bien être la première à l’avoir en main, non mais, plutôt que d’avoir des pages cornées avant même de l’avoir ouvert, j’ai payé du neuf, quoi je suis pas allée chez les bouquinistes! Entre les pages abîmées, et autres infections cutanées en circulation, par mesure d’hygiène, tout simplement, qu’on évince ces lecteurs qui n’achètent pas et qu’on les oriente vers ce qui leur correspond véritablement! Sans gène, ils vous bloquent jusqu’à l’accès de votre achat convoité, voire sont en train de dévorer , sans complexe aucun, le seul exemplaire que vous auriez aimé acheter... trois petits points, et puis s’en vont...
petit coup de gueule intermédiaire, mais nécessaire!
Heureusement, en face de moi , dès que je lève le nez de mon écran d’ordi, je vois ces petites gueules de fox terrier, provenant tout droit du calendrier version 2008 qui trône dans ma pseudo cuisine scotché sur un angle de mon splendide meuble de cuisine non aménagée...Bref, je m’égare là!

Chère Irène, au milieu des digressions, je retourne à l’essentiel de ma page de ce jour de janvier 2008: votre ouvrage.
c’est votre premier roman, et je vous salue bien bas, car il est splendide.
La critique l’avait bien dit, que c’était un bon début , très prometteur, je la crois sans vergogne.
L’histoire repose sur un personnage central vivant dans les années 20.
Cet homme est un riche étranger, qui revient dans le sud ouest de la France, dans le pays Basque, rendre visite à femme et enfant entre ses nombreux voyages entre New York, Londres, Paris, La Russie...
Magnat du monde pétrolifère, il possède un porte feuille d’actions très garni. Réputé et intraitable en affaires, il possède une main de fer connue de tous, aussi tous le craignent.
Adulé pour son argent, il s’aperçoit qu’il ne reçoit de son épouse aucune considération, elle n’en veut qu’a son argent.
Leur fille, une jeune écervelée, soutire au vieil homme tout l’argent dont il dispose, sans qu’il bronche, par amour filial.
La maladie va le contraindre à s’écarter du monde des affaires; c’est alors qu’il va pouvoir mesurer l’hypocrisie dont il fut victime. Délaissé de tous, vieux, malade, il décide de se lancer dans une ultime aventure.

la quatrième de couverture dit avec justesse:” peinture sans complaisance du monde de l’argent, tragédie d’un vieil homme mal aimé, fable morale, David Golder est un roman d’une remarquable puissance.

Une puissance insoupçonnée, en lisant les premières pages, puis le personnage prend de la rondeur, de l’ampleur, le lecteur est submergé par ce personnage et le voir affaibli par la maladie, l’emmène vers les pages suivantes, suscitant l’envie de savoir ce qui va lui advenir, comment il va se sortir de l’impasse et quelle sera l’issue finale.
Irène a donc diablement bien su manier la plume pour satisfaire la curiosité des lecteurs avides de sagas humaines.
En 190 pages, elle a réussi le tour de force de nous embarquer dans un univers dont on devine l’atmosphère des années 20, entre Gatsby le Magnifique et la banquière des années folles sur un fond de côte basque... grande villa luxueuse, où l’opulence, les casinos et les femmes fardées ruisselantes de pierreries rivalisent en joutes de joailleries, tandis que leurs époux s’éreintent en longs et acharnés combats de contrats pour diriger de grands projets, et jouer au casino leur fortune sans sourciller.

Irène, fille d’un grand banquier, a connu cette ivresse de l’argent.
Son premier roman es donc une simple transcription de ce qu’elle a pu voir, vivre, côtoyer...en quelque sorte.

Vous vous doutez que je ne serai sans doute pas longtemps sans avoir envie de découvrir d’autres romans écrits par Madame Némirovski.


Commentaires

Anonyme a dit…
Bien bien, pour ma part, je garde ton ouvrage "Suite française" au chaud, pour le retour des vacances à la neige :-)
Et puis suis d'accord avec toi... Y en a marre de ce laxisme latent de la part de la FNAC qui laisse un bon nombre de goujats se vautrer dans les rayons pour lire le bouquin sans l'acheter. Diantre, qu'ils s'inscrivent dans leur bibliothèque de quartier et qu'ils arrêtent de monopoliser certains rayons. Non seulement on ne trouve plus forcément le bouquin et en plus en dirait une vieille épave quand on le prend en main !! Me semblait pas que la FNAC vendait de l'occasion et pourtant...

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