Petit florilège des dernières lectures, un savant mélange, d’auteurs européens et américains:
D’abord l’incontournable Russel Banks, puis l’italienne Milena Agus et enfin le célèbre français déjà maintes fois cité ici, Jean Teulé.
3 histoires différentes, 3 registres littéraires particuliers, et finalement un point commun entre les trois : la solitude et la mort qui rôde.
Entre “Sous le règne de Bone”, “Mon voisin” et “les lois de la gravité”, existe une ligne directrice: l’errance.
Reprenons. Banks présente une sorte de road movie, où le jeune Chappie, alias Bone, ado au mal-être indéniable, apprend la vie au contact de marginaux dans un périple au-delà des frontières US.
Sorte de parcours initiatique, le jeune garçon sortira grandi de cette période de sa vie, riche en expériences illicites, forte en émotions en tous genres, en rencontres toutes aussi surprenantes que les autres et forgeant le caractère.
Tout débute dans une bourgade où Chappie découvre les joies de la fumette. Pour se procurer les substances, il vole ostensiblement chez lui, tout ce qui peut être revendu. A force de fouiller dans les moindres recoins de la maison familiale recomposée,il tombe sur un magot qu’il dilapide tant et si bien que les relations tendues avec sa mère et son beau-père se transforment rapidement en rapports conflictuels permanents: entre une mère qui ne voit pas que son second mari abuse de son garçon sexuellement, un garçon têtu et porté à enfreindre systématiquement la loi, la déchéance pointe. Le jour où Chappie est jeté de chez lui, à force de saouler ses parents, il va alors vivre chez son fournisseur de dope, Russ, qui bosse à mi-temps et qui loge au-dessus du magasin de vidéo où il est employé. Dans cet abri d’infortune circulent des gros bras, tatoués, amateurs de motos, trafiquants en tout genre...
L’affaire tourne mal et lors de l’incendie du bâtiment les deux ado sont portés disparus, sauf qu’ils se sont enfuis... commence alors cette longue période d’errance, d’hésitations, de remords, de tentatives de retour et de départ définitif vers une autre vie .
De là les changements d’identité, passant à Bone, un tatouage en plus, pour affirmer une nouvelle Vie.
Une quête de personnalité permanente et des épreuves formatrices font de ce roman la transcription d’une certaine jeunesse américaine, en perte de repères, qui se cherche.
Autres lieux , autre personnage, dans “Mon voisin”, Minela Agus dévoile une jeune femme à la recherche d’un suicide réussi, dans un court récit de 50 pages, aux éditions Liana Levi.
C’est l’histoire d’une jeune femme qui vit seule avec son petit garçon muet.
Elle n’a qu’une envie: organiser une sortie parfaite de ce monde qui ne la rend pas heureuse.
C’est une jeune femme discrète, qui vit dans un Cagliari estival, dans un univers à imaginer, plus suggéré que dévoilé d’ailleurs, dont l’arrivée du voisin va modifier peu à peu sa perception de la vie, si bien qu’à la fin le désir d’en finir disparaît.
Equilibre précaire que cette vie, dont l’enfer est au coin de la rue en permanence: une souffrance morale insupportable qui amène à l’irréparable sauf qu’un peu d’amour ou de considération, une main tendue aide souvent à sortir de cette ornière momentanément!
Et pour terminer, achevées “les lois de la gravité” en quelques yeux ravis de retrouver Jean Teulé, qui cette fois change de décor, pour nous emmener dans un commissariat. Une femme vient avouer un meurtre commis sur son époux presque 10 ans auparavant, dont l’enquête avait conclu à un suicide (jeté du haut des 10 étages de leur logement). Quelques heures avant la prescription du meurtre, elle décide de tout avouer car sa vie est un enfer que l’enfermement dans une cellule adoucirait pratiquement la souffrance quotidienne.
Un affrontement étonnant et détonant se joue alors dans ce commissariat entre celle qui se rend à la justice et un policier qui refuse d’enregistrer dans son fichier cette requête.
Un duel d’une intensité telle qu’elle repousse dans leurs plus profonds retranchements les protagonistes de la scène.
Comme toujours Teulé imagine des histoires sombres, des faits qu’il tire de la réalité et pour lesquels le lecteur imagine fort bien la mise en scène. C’est donc un bonheur sans cesse renouvelé de le lire cet homme-là!
Depuis une légère trêve s’est instaurée, brève nul doute! Djian a rejoint le dessus de la pile des ouvrages en attente, mais ce soir par exemple , le temps fut consacré à noircir la feuille vierge de “Pages”, après avoir fait mouliné la page de seloger.com avec le plug des petitscailloux.com pour les connaisseurs, et des analyses poussées de la visite de l’appartement visité ce soir , qui ne m’a pas laissée indifférente.
J’avoue également un passage sur les chaînes télévisées pour regarder un téléfilm hier soir, afin de voir si je reconnaissais un acteur, que j’avais reçu sur Saint Cloud, en son temps, vedette d’une comédie musicale...
Et oui, vous savez tout de mon quotidien, je vais bientôt être l’objet d’un obsédé farouchement attaché à disséquer sur internet les travers de nos âmes...
D’abord l’incontournable Russel Banks, puis l’italienne Milena Agus et enfin le célèbre français déjà maintes fois cité ici, Jean Teulé.
3 histoires différentes, 3 registres littéraires particuliers, et finalement un point commun entre les trois : la solitude et la mort qui rôde.
Entre “Sous le règne de Bone”, “Mon voisin” et “les lois de la gravité”, existe une ligne directrice: l’errance.
Reprenons. Banks présente une sorte de road movie, où le jeune Chappie, alias Bone, ado au mal-être indéniable, apprend la vie au contact de marginaux dans un périple au-delà des frontières US.
Sorte de parcours initiatique, le jeune garçon sortira grandi de cette période de sa vie, riche en expériences illicites, forte en émotions en tous genres, en rencontres toutes aussi surprenantes que les autres et forgeant le caractère.
Tout débute dans une bourgade où Chappie découvre les joies de la fumette. Pour se procurer les substances, il vole ostensiblement chez lui, tout ce qui peut être revendu. A force de fouiller dans les moindres recoins de la maison familiale recomposée,il tombe sur un magot qu’il dilapide tant et si bien que les relations tendues avec sa mère et son beau-père se transforment rapidement en rapports conflictuels permanents: entre une mère qui ne voit pas que son second mari abuse de son garçon sexuellement, un garçon têtu et porté à enfreindre systématiquement la loi, la déchéance pointe. Le jour où Chappie est jeté de chez lui, à force de saouler ses parents, il va alors vivre chez son fournisseur de dope, Russ, qui bosse à mi-temps et qui loge au-dessus du magasin de vidéo où il est employé. Dans cet abri d’infortune circulent des gros bras, tatoués, amateurs de motos, trafiquants en tout genre...
L’affaire tourne mal et lors de l’incendie du bâtiment les deux ado sont portés disparus, sauf qu’ils se sont enfuis... commence alors cette longue période d’errance, d’hésitations, de remords, de tentatives de retour et de départ définitif vers une autre vie .
De là les changements d’identité, passant à Bone, un tatouage en plus, pour affirmer une nouvelle Vie.
Une quête de personnalité permanente et des épreuves formatrices font de ce roman la transcription d’une certaine jeunesse américaine, en perte de repères, qui se cherche.
Autres lieux , autre personnage, dans “Mon voisin”, Minela Agus dévoile une jeune femme à la recherche d’un suicide réussi, dans un court récit de 50 pages, aux éditions Liana Levi.
C’est l’histoire d’une jeune femme qui vit seule avec son petit garçon muet.
Elle n’a qu’une envie: organiser une sortie parfaite de ce monde qui ne la rend pas heureuse.
C’est une jeune femme discrète, qui vit dans un Cagliari estival, dans un univers à imaginer, plus suggéré que dévoilé d’ailleurs, dont l’arrivée du voisin va modifier peu à peu sa perception de la vie, si bien qu’à la fin le désir d’en finir disparaît.
Equilibre précaire que cette vie, dont l’enfer est au coin de la rue en permanence: une souffrance morale insupportable qui amène à l’irréparable sauf qu’un peu d’amour ou de considération, une main tendue aide souvent à sortir de cette ornière momentanément!
Et pour terminer, achevées “les lois de la gravité” en quelques yeux ravis de retrouver Jean Teulé, qui cette fois change de décor, pour nous emmener dans un commissariat. Une femme vient avouer un meurtre commis sur son époux presque 10 ans auparavant, dont l’enquête avait conclu à un suicide (jeté du haut des 10 étages de leur logement). Quelques heures avant la prescription du meurtre, elle décide de tout avouer car sa vie est un enfer que l’enfermement dans une cellule adoucirait pratiquement la souffrance quotidienne.
Un affrontement étonnant et détonant se joue alors dans ce commissariat entre celle qui se rend à la justice et un policier qui refuse d’enregistrer dans son fichier cette requête.
Un duel d’une intensité telle qu’elle repousse dans leurs plus profonds retranchements les protagonistes de la scène.
Comme toujours Teulé imagine des histoires sombres, des faits qu’il tire de la réalité et pour lesquels le lecteur imagine fort bien la mise en scène. C’est donc un bonheur sans cesse renouvelé de le lire cet homme-là!
Depuis une légère trêve s’est instaurée, brève nul doute! Djian a rejoint le dessus de la pile des ouvrages en attente, mais ce soir par exemple , le temps fut consacré à noircir la feuille vierge de “Pages”, après avoir fait mouliné la page de seloger.com avec le plug des petitscailloux.com pour les connaisseurs, et des analyses poussées de la visite de l’appartement visité ce soir , qui ne m’a pas laissée indifférente.
J’avoue également un passage sur les chaînes télévisées pour regarder un téléfilm hier soir, afin de voir si je reconnaissais un acteur, que j’avais reçu sur Saint Cloud, en son temps, vedette d’une comédie musicale...
Et oui, vous savez tout de mon quotidien, je vais bientôt être l’objet d’un obsédé farouchement attaché à disséquer sur internet les travers de nos âmes...
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